Les maîtres fondateurs

Créé à la fin des années 40, un art martial adapté au monde moderne.

Le fondateur de l’AIKIDO, Morihei UESHIBA (1883-1969), fut inspiré par les meilleurs maîtres d’arts martiaux du Japon de l’époque (écoles de JUJITSU, d’escrime traditionnelle).

L’arrière-plan philosophique ou religieux (traditions Shinto, Zen, Tao) joua un rôle très important dans l’élaboration de cet art.

A côté de ce retour aux sources de l’esprit traditionnel du samouraï, il réussit à ouvrir sa pratique à des notions plus modernes (recherche de la paix, fraternité, harmonie) et développa à partir de 1948 l’enseignement d’une discipline neuve et originale, qui commença dès 1950 à rayonner dans le monde entier, notamment en France. Des techniques effectuées sans heurt et visant à canaliser, à contrôler l’adversaire

Techniques à mains nues avec un ou plusieurs adversaire(s), armé(s) ou non.
Techniques au sabre (bokken), au bâton (jo)
Techniques de concentration, de respiration
Toutes les techniques visent au contrôle de l’adversaire, l’amenant à une chute et/ou une immobilisation.
Il s’agit de canaliser le mouvement, la vitesse et la force de l’adversaire, de les utiliser sans rentrer en opposition avec eux.


Nobuyoshi TAMURA

né le 2 mars 1933 à Osaka
Il débute la pratique du Judo et surtout du Kendo au collège, sous la direction d’un ami de son père, lui même enseignant de cet art.
Particulièrement attiré par le Zen durant sa jeunesse, il devient adepte de la macrobiotique fondé par Georges OHSAWA.

Après le décès de son père, Nobuyoshi souhaite devenir totalement indépendant. Il découvre l’aïkido en 1952 et reçoit l’aide de nombreuses personnes, parmi lesquelles Seigo YAMAGUCHI. Ce dernier doit retourner dans sa ville natale pour se marier et lui propose d’habiter sa maison jusqu’à son retour, prévu un mois plus tard. De retour avec son épouse, Maître YAMAGUCHI lui suggère de devenir uchi-deshi afin d’avoir un toit et le couvert.
Le jeune TAMURA écoute son conseil et intègre l’aikikaï Hombu Dojo, le 5 août 1952 en tant qu’élève interne. Il suit principalement l’enseignement de Kisaburo OSAWA et du Doshu Kisshomaru UESHIBA. Il devient rapidement l’un des disciples les plus proches du fondateur Morihei UESHIBA. Durant plusieurs années, il accompagne O Sensei dans la majorité de ses déplacements devenant son partenaire privilégié pour les démonstrations publiques.

Il est nommé shodan le 13 mars 1955. Devenu instructeur au Hombu Dojo, il enseigne également au US Navy Special Service Center de Yokohama ainsi que dans d’autres dojos de Tokyo.

Le 25 octobre 1959 il est promu 5ème dan.

En 1961, il partage avec Koichi TOHEI, l’honneur d’accompagner le fondateur à Hawaï lors de son premier voyage hors du Japon.

En 1964, Nobuyoshi TAMURA fait AU HOMBU DOHO la rencontre d’une nouvelle pratiquante, Rumiko et l’épouse peu de temps après. Ayant prévu de découvrir l’Europe durant son voyage de noces, il est missionné par l’Aikikai pour étudier le fonctionnement de l’Aïkido en France au travers des structures associatives.
A son arrivée à Marseille, il est accueilli par Maître NORO et Maître NAKAZONO. Ce dernier l’invite à Paris et le laisse enseigner dans son dojo. Après onze années passées à l’aikikai de Tokyo, Maître TAMURA décide de s’installer définitivement en France. Il adhère à l’ACFA créée par NORO, puis rejoint les groupes adhérents à la Fédération Française de Judo et Disciplines Associées (FFJDA) en 1971.
Par l’intermédiaire de NAKAZONO Senseï et du cercle de macrobiotique, TAMURA Senseï fait la connaissance du Maître Zen Taisen DESHIMARU et devient son ami.


Shihan 7ème dan et délégué officiel de l’Aïkikaï So Hombu, Maître TAMURA développe un style de plus en plus représentatif. Il participe à la fondation de l’Union Nationale d’Aïkido (UNA) et établit en 1973 le programme des épreuves techniques et pédagogiques pour l’obtention du Brevet d’Etat de professeur d’Aïkido. Collaborant avec Hiroo MOCHIZUKI et André NOCQUET, il crée en 1975, une “Méthode Nationale d’Aïkido” adaptée aux attitudes et à la mentalité française.

En 1982, Maître TAMURA se prononce pour la séparation de la F.F.J.D.A. et la création de Fédération Française Libre d’Aïkido (F.F.L.A.). En 1985, celle-ci devient la Fédération Française d’Aïkido et de Budo (F.F.A.B.). Il est alors nommé Directeur Technique National.

En 1989, il reçoit la visite du Doshu Kisshomaru UESHIBA venu le féliciter à l’occasion du 25ème anniversaire de son arrivée en Europe.

En septembre 1995, TAMURA Shihan inaugure son dojo personnel à Bras, dans le Var. L’inauguration officielle du « Shumeikan dojo » est faite dans la tradition shinto, grâce à la présence de son ami Masando SASAKI, prêtre Yamagake San’in Shinto et Shihan 8ème Dan de l’aikikai de Tokyo.

En 1999, il reçoit la médaille de chevalier dans l’ordre national du Mérite.

Pendant près de trente ans, TAMURA Shihan a dirigé régulièrement en France de nombreux stages fédéraux dans les LIGUES formant plusieurs générations d’enseignants et de techniciens de Haut Niveau, tout en s’attachant à rester proche des pratiquants de base.

Maître de renommée mondiale particulièrement apprécié, il a animé des stages aux quatre coins du monde , tout particulièrement en tant que délégué de l’Aïkikaï de Tokyo pour l’Europe, dans de nombreux pays européens : en Allemagne, en Italie, au Portugal, au Royaume Uni, en Belgique, en Suisse, en Suède, en Russie, … .

Chaque été, TAMURA Shihan a dirigé en France, trois stages internationaux d’une semaine qui réunissaient parfois plus de 500 de pratiquants – Le stage de Lesneven (en juillet), le stage de Saint Mandrier (fin juillet-début août) et celui de la Colle sur Loup (en août).

En mars 2010, il a animé son dernier stage national à Dijon. Trois semaines plus tôt il dirigeait à Lyon un stage qui réunissait une dernière fois autour de lui les techniciens nationaux et régionaux, les Présidents de ligue et les plus hautes instances de la FFAB

Maître TAMURA est décédé à Saint Maximin-la Ste-Baume le 9 juillet 2010. Il avait 77 ans.


André Nocquet, 8ème dan d’aikido

André NOCQUET (1914-1999) fut l’un des pionniers des arts martiaux en France.

Maître André Nocquet

Dès l’adolescence, il a pratiqué la culture physique puis la lutte gréco-romaine. En 1932 sa passion pour l’éducation physique l’a conduit à Paris à l’école Desbonnet, fondée par le père de la culture physique en Europe. Parallèlement il a suivi les cours de Maurice DOLTO, protagoniste de la kinésithérapie moderne. Lors de ses études secondaires et supérieures, certains de ses enseignants lui ont permis de découvrir le Ju-Jutsu, encore très méconnu en France. En 1936, titulaire des brevets de gymnastique et de kinésithérapie, André NOCQUET a ouvert d’un cabinet de culture physique et thérapie à Angoulême.

A partir de 1938 il a étudié le Judo avec Mikinosuke KAWAISHI qui lui a décerné la 56ème ceinture noire de France en 1945. André NOCQUET a considérablement contribué au développement de cette discipline dans le sud-ouest de la France dès cette période : sa reconnaissance lui a valu d’être nommé pour la formation les instructeurs de la police à Bordeaux.

En 1949, il a commencé l’apprentissage de l’Aïkido auprès de Minoru MOCHIZUKI. En 1952, il a poursuivi auprès de Tadashi ABE, dont il a reçu le grade de ceinture noire en 1954. C’est par l’intermédiaire Tadashi ABE qu’André NOCQUET a eu l’opportunité d’aller étudier l’Aïkido au Japon de 1955 à 1957, à la faveur d’une mission consacrée au recensement de méthodes de soins japonaises que lui a confiée le gouvernement français au titre de son métier de kinésithérapeute. Pendant ce séjour, le soutien de l’académicien Georges DUHAMEL (instigateur de l’accord culturel bilatéral franco-japonais) a permis de surmonter la barrière linguistique en organisant l’intervention du philosophe francophile Itso TSUDA comme interprète.

A Tokyo, André NOCQUET a suivi quotidiennement les cours des instructeurs du Hombu Dojo (Kisshomaru UESHIBA, Koichi TOHEI, Shigenobu OKUMURA, Kisaburo OSAWA et Hiroshi TADA…) et les cours et les stages de Morihei UESHIBA ; il a également bénéficié de leçons particulières de ce dernier. La présence cet étudiant occidental, initialement le seul à vivre avec la famille UESHIBA, a suscité un intérêt médiatique pour l’Aïkido ; en outre, ses contacts dans les ambassades ont permis de favoriser le rayonnement international de cette discipline.

Lorsqu’en 1960 Tadashi ABE a quitté la France pour retourner au Japon, il a désigné André NOCQUET comme son successeur pour la transmission de l’Aïkido. Morihei UESHIBA a officialisé cette responsabilité en 1962, en le nommant représentant technique pour la France. Dans les années 1970, André NOCQUET a oeuvré avec Nobuyoshi TAMURA et Hiroo MOCHIZUKI à la formalisation d’un programme d’enseignement de l’Aïkido et à la mise en place du diplôme d’Etat d’instructeur en Aïkido.

Jusqu’à la fin de sa vie, André NOCQUET n’a eu de cesse de promouvoir l’Aïkido, en tant que sport mais également en enseignant aux forces de police et à l’armée. Profondément marqué par les idéaux humanistes et pacifistes de l’enseignement qu’il a reçu au Japon, André NOCQUET a oeuvré à leur diffusion dans toute l’Europe à travers sa pratique, ses conférences et ses publications.

Groupe Historique Aikido André Nocquet

Le GHAAN (Groupe Historique Aïkido André Nocquet), a été fondé en 1988 afin de regrouper les clubs suivant l’enseignement de Maître NOCQUET. Aujourd’hui encore, c’est une structure autonome au sein de la Fédération Française d’Aïkido et de Budo (FFAB), elle-même agréée par l’Etat.

En son sein, un collège d’une dizaine de techniciens de haut niveau diplômés d’Etat anime des stages officiels ouverts à toutes et à tous et propose un encadrement de la formation continue des élèves et des enseignants tout au long de l’année, ainsi qu’une préparation aux passages de grades nationaux.

La structure associative est administrée par un comité directeur constitué de pratiquants élus par les clubs.